Ténèbres. Voilà le mot qui définissait ce qui entourait Léo à ce moment. Du noir à perte de vue qui l'englobait telle une sphère qui refusait de laisser filtrer ne serait-ce qu'une parcelle de lumière. Les sens du jeune garçon avait disparus. Il n'y avait plus d'odeur, de sons ou de couleurs. Était-ce cela la mort ? Un monde fait uniquement de néant ? Léo se posa de multiples questions, mais une phrase s'insinua dans son esprit. Forte, puissante, insoupçonnable. Plus qu'une simple phrase, il s'agissait d'une certitude : Il était toujours vivant. Comme pour se donner raison, Léo sentit soudain son cœur battre dans sa poitrine. Fortement, comme un cri de désespoir qui lui hurlait qu'il était toujours là. Les sens de Léo revinrent peu à peu, mais ce voile opaque refusait de s'ouvrir. Léo serra plusieurs fois ses poings, comme si son corps n'avait pas bougé, engourdi depuis plusieurs jours. Il ouvrit lentement les yeux et regarda autour de lui. Quelque-chose retira son attention. Quelque-chose de fin, petit, et pourtant qui dégageait une aura étrange. On aurait dit un filin argenté qui serpentait dans les airs, et pourtant, on pourrait presque croire que quelque-chose l'empêchait de s'envoler. Léo suivit le chemin du filin et son autre bout menait... A ses pieds. Comme si le fait de l'avoir vu avait enclenché un mécanisme, des centaines, voir des milliers d'autres filins apparurent de sous les pieds du jeune garçon et s'envolèrent dans cet espace sombre, voguant dans les airs jusqu'à un horizon imperceptible. Certains étaient plus lumineux que d'autres, certains plus courts. Quelques-uns d'entre eux filaient en ligne droite, d'autres formaient un chemin sinusoïdal. Il remarqua que certains fils se rejoignaient en un point, tandis que d'autres formait des embranchements. A peine Léo eut-il le temps de se poser la question sur la nature de ses petits filins que la réponse vint d'elle-même. Forte, puissante, imparable. Ces filins étaient les routes de son destin. Il ne savait pas d'où il tenait cette certitude, mais il n'arrivait pas à se persuader du contraire. Léo regarda tout autour de lui ; à gauche, à droite, en haut, en bas... Une infinité de chemins qui filaient tous vers un horizon différent, dont il était impossible d'en voir le bout. Mais quelque-chose capta son attention, oubliant tout ses petits fils argentés. Lorsqu'il s'était retourné, un autre chemin s'était ouvert devant lui. Bien plus qu'un fil d'argent brillant.
Un pont de diamant. Gigantesque.
L'architecture et la beauté de cet ouvrage rendait les fils qui le collaient de près obsolètes. Brillant, impeccable et parfait. Deux colonnes se dressaient sur les extrémités du pont à son entrée. Deux cylindres hauts d'au moins cinq mètres de hauteur, dont des lignes verticales ont étés taillées, avec à leur sommet une sculpture d'un dragon assis, leur regard portés sur Léo. Les deux colonnes étaient reliés par un arche gothique, dont la surface était taillée en relief, montrant une scène de deux dragons se battant avec hargne. Léo reporta son regard sur le pont en lui-même : Il était transparent, et il dégageait une vive lumière tamisée couleur rubis. Le pont devait faire au moins vingt mètres de largeur, sans compter l'épaisseur. Léo n'arrivait pas à en voir le bout, il filait vers un horizon invisible. Après une brève hésitation, Léo posa un pied sur se pont. A peine son pied nu toucha la surface du pont en diamant, il sentit une chaleur se propager sur l'intégralité de son corps, un sentiment de bien-être parcouru chaque fibres de sa peau, traversa chacune de ses veines. Une pensée s’immisça dans l'esprit de Léo : Ce pont était le sien. Il avait été bâti pour lui. Confiant, Léo continua de marcher vers se pont, et chacun de ses pas décuplait cette sensation. Mais alors qu'il marchait, l'esprit serein, une forme se dessina au dessus de lui. Massive. Imposante. Dragon. Il le survola, se retourna et se posa brusquement sur le pont. Malgré cela, la battisse ne sembla pas avoir réagit à cette masse qui venait de se poser sur elle, solide. Le Noir des Hébrides posa son regard sur le jeune Léo, mais ses yeux semblaient avoir changés. Alors que plutôt dans la cour, il semblait empreint d'une sauvagerie animale, il semblait cette fois plein d'esprit et de sagesse. Il ouvrit sa gueule et des mots sortirent dans sa langue maternelle, la langue draconnique.
- Kiir Dovah, Fent Graan Kro Lok Riik. Enfant Dragon, tu dois vaincre le sorcier du vent.Ses mots, graves et puissants, résonnèrent dans un gigantesque écho qui donnait contenance à chacun de ses mots. Et en plus d'avoir une forte voix, les mots draconniques s'insinuèrent dans l'esprit de Léo, comme tatoués dans son esprit, indélébiles, puissants. Après un court silence, il poursuivit.
- Fahdonkrah Suleyk Fen Aak, Zeymah. Le pouvoir de Fahdonkrah te guidera, mon frère.Sur ces mots, le dragon prit une longue inspiration et fit déferler son souffle sur Léo. Le jeune garçon ne ressentit aucune force dans son souffle. Seulement une puissance et un savoir infini qui se logeait dans son cœur et son esprit. Il était en train de se transformer. Il sentait la magie de Fahdonkrah, littéralement "Ami du Froid", se mélanger à la sienne. Il sentait sa magie se régénérer, et bien plus encore, elle semblait ne plus connaitre aucune limite. Sa magie transmettait des messages à son esprit, et celui-ci indiquait au corps de Léo comment se servir de sa puissance. Ses sens étaient à l'affut, bien plus développés que lorsqu'il était humain. C'était la première fois qu'il se sentait aussi vivant. Le dragon finit de lui transmettre son savoir dans un soupir. Sa mâchoire forma un rictus qui ressemblait à ce qui devait être un sourire.
- Pars, Léo. Libère-moi des chaines de ce sorcier, et accomplis ton destin.Ses mots n'étaient plus sortis de sa gueule, mais directement depuis l'esprit du jeune homme. Une connexion s'était établie entre eux, un lien intarissable que d'aucun humain ne pourrait comprendre. Fahdonkrah déploya ses magnifiques ailes ébènes et s'envola loin d'ici, jusqu'à ne devenir plus qu'un point aux yeux de Léo.
- Au revoir, mon frère.Léo savait qu'il ne le reverrait plus jamais. Lorsque le dragon disparut, il leva les yeux au dessus de lui, scrutant un point invisible au delà de cette sphère de ténèbres. Un sourire s'esquissa sur ses lèvres. Un humain n'aurait pas été capable de sortir d'ici. Un dragon le peut. Le dos de Léo s'orna de deux bosses qui, très vites, devinrent de magnifiques ailes couleur crépuscule, identique à la chevelure de Léo. Ils étaient aussi grands que le corps de Léo, repliés sur elles-mêmes. Elle s'étirèrent sans grande difficulté, comme sorties d'un long sommeil, puis se mirent à battre. De plus en plus vite. Léo s'envola vers ce point invisible, de plus en plus rapide. Le voyage sembla long, mais la certitude que la sortie se trouvait là empêcha Léo de rebrousser chemin. Sans crier gare, une fissure de lumière apparut très vite et s'élargit dans tout le champ de vision de Léo jusqu'à l'aveugler.
Ses yeux s'ouvrirent.
* * *
Léo se leva, ses blessures guéries, sa magie restaurée. Il pointa son regard sur la professeur de Divination qui le regardait d'un air ébahi, surprise qu'il soit aussi miraculeusement remit sur pieds, tout comme les autres professeurs qui s'étaient approchés de lui. Son Troisième Œil était chamboulé, son destin avait changé, et elle était incapable de voir son futur au delà de son présent. Pourtant, elle sentait une présence en lui. Forte et puissante. Aussi forte que le Noir des Hébrides qui venait d'être vaincu. Les yeux du jeune homme se plantèrent droit dans ceux de la médium. Elle se noyait dans l'océan bleu-vert de ses yeux qui semblait la scruter bien au-delà de la limite physique, comme si il voyait à l'intérieur d'elle, et comme si ses yeux formaient un barrage implacable contre son don de prescience. Sans dire un mot, Léo tourna la tête pour analyser la situation qui se présentait devant lui. La cour était désormais dévastée et brulée, le dragon avait disparu, ce qui ne surprit pas Léo pour autant. Il ne mit pas longtemps pour trouver deux individus flottants dans les airs ; un homme aux cheveux roux foncés, âgé, à peine la trentaine, en colère, tenait à bout de bras une femme, la vingtaine, de longs cheveux bruns tombants jusqu'au niveau des mollets, affaiblie. Tout deux semblaient blessés, mal au point, et pourtant décidés à se battre. Léo se surprit à savoir tout cela rien qu'en les voyant. Alors qu'ils étaient à une dizaine de mètres de hauteur, en pleine nuit. Il n'était pas encore habitué à ses sens si accrus, si développés comparés à l'être humain. Et il sentait que c'était encore loin d'être ses limites. Léo se rendit donc compte de la situation : Ce sorcier, qui était un Aera sans nul doutes, affrontait le professeur Xamendor. Qui de toute évidence était en train de perdre. Il fit un pas en avant, mais il fut interrompu.
- Où comptes-tu aller, jeune homme ?! Ce sorcier est trop puissant pour t..., commença le professeur d'Histoire de la Magie.
Léo tendit sa main, paume ouverte et doigts écartés, geste qui lui intimait le silence. Lui ordonnait le silence. Ce geste était banal, mais ce jeune garçon dégageait une telle aura de puissance et d'autorité qu'il n'eut d'autre choix que d'obéir. Jamais un élève n'avait montré telle autorité, c'était bien au-delà que du simple charisme. Le jeune Fero poursuivit donc ses pas. Un pas, deux pas...
Il s'envola.
Le mage noir tenait dans sa main la gorge de sa cible. Il la manipulerait comme bon lui semblerait, mais il la fallait vivante, c'était capital pour sa mission. Il ne pouvait pas se permettre, même si l'idée était bien tentante, de l'éliminer. Alors qu'il avait l'intention de la laisser ainsi pour qu'elle finisse par capituler et accepter de le suivre, quelque-chose s'approchait à grande vitesse. Si grande qu'il n'eut le temps que de voir ce qui devait être une ombre. Cette chose lui agrippa le poignet, fermement. Si fort qu'il crut que ses os allaient céder, et par réflexe, il lâcha prise. Le corps du professeur Xamendor s'effondra, risquant de s'écraser sur le sol en quelques secondes. Il n'en fut rien. La chose avait lâché prise et avait fondu sur la jeune femme aveugle pour la rattraper au vol et la posa par terre, près des professeurs. Ils levèrent les yeux et ce qu'ils virent les stupéfièrent tous : Léo se tenait là, devant eux. Avec des ailes de dragon postées sur son dos. La scène les troublèrent. Ils s'apprêtaient à lui poser une myriade de questions lorsqu'un cri retentit. Un cri plein de haine, dont l'émetteur n'était rien d'autre que le sorcier noir. Léo se tourna vers lui, le mage toujours postés dans les airs.
- COMMENT OSES-TU ?! QUI ES-TU DONC, MISÉRABLE CLOPORTE, POUR OSER VOLER MA PROIE ?!Jusque-là, il avait tout fait pour garder son calme et son sang froid en toutes circonstances, mais cette fois, c'en était trop. C'était la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase. Non, c'était la chute d'eau qui avait fait exploser le vase. Il reconnaissait ce visage, il l'avait aperçu pendant son combat contre sa proie, le voyant affronter son dragon. Léo le regarda, muet, puis se tourna vers les professeurs. Son regard les dissuadèrent de lui poser des questions, l'heure n'était pas la bienvenue pour cela. A la plus grande surprise de tous, Léo esquissa un sourire. Sincère. C'était la première fois depuis son arrivée à l'Académie que les professeurs le virent sourire. C'était d'ailleurs bel et bien la première fois. Ses lèvres s'entrouvrirent.
- Soignez le professeur Xamendor, je me charge du sorcier. Après tout, les humains ne devraient pas s'entretuer.L'ordre était absolu, indiscutable. Personne ne comprenait ce qui était arrivé à cet élève, et ils se sentaient coupables de laisser cet élève aux mains de ce mage noir, mais leur esprit leur criait ne pas aller à l'encontre de ses mots. Léo se tourna, serra les poings et couru. Le mage Aéra, prit d'une folie meurtrière, tendit sa paume et envoya des lames de vent, aussi tranchantes que des lames d'épées. Imparables. Léo prit impulsion sur ses pieds, s'envola à l'aide de ses nouvelles ailes. Il esquiva chaque lame de vent, rapidement, et frappa. Il plaça son poing pile sur le plexus solaire de son adversaire, et à l'aide d'une technique de la magie des flammes, il créa une impulsion qui renforça le coup. Le mage s'envola à quelques dizaines de mètres plus loin mais se rattrapa in-extremis à l'aide de sa magie du vent. A peine fut-il remit sur pieds que le garçon était à nouveau sur lui. Son poing le cueillit au niveau du menton. A nouveau le mage s'envola. Cette fois, il n'eut même pas le temps de se rattraper que Léo avait de nouveau frappé. Posté au dessus de son adversaire, il avait ouvert la paume de sa main, écarta les doigts et la posa contre le poitrail du sorcier. Une vague de flamme l'envoya s'écraser au sol, créant un cratère béant. Cette fois, c'en était trop pour le sorcier. Ce gamin lui était devenu insupportable. Tout se passait bien jusqu'ici avant que ce gosse ne vienne tout chambouler. De plus, il avait senti quelque-chose. Certes ce coup était puissant, mais il avait émané quelque-chose qui lui était familier. Il avait compris. Il s'envola au niveau du rouquin pour lui faire face, blessé, se tenant le bras gauche.
- Comment oses-tu... Comment oses-tu voler la magie de mon dragon ?!Léo resta muet, implacable, prêt à recevoir quelconques attaque de sa part, flottant dans les airs. Le mage pesta. Il n'avait pas envie d'en venir là, mais désormais il n'avait plus le choix. En temps normal, il aurait parfaitement été capable de maitriser son dragon, étant donné que la force de ce gamin venait de celui-ci, mais il avait reçu trop de blessures à cause de son combat contre sa proie. Il serra les poings et déglutit. Cette magie lui demandait beaucoup d'énergie, chose qu'il ne pouvait plus se permettre de gaspiller. Mais la réussite de cette mission en valait le prix. Il prononça une formule magique, inconnue de Léo. Il leva sa main valide, la pointa devant le jeune rouquin et incanta à nouveau quelques mots incompréhensibles. La magie qui émanait de la paume de sa main devint si forte que Léo réussit à la percevoir. Elle formait une aura bleutée, comme une petite lumière qui dansait devant sa main. Mais cette boule lumineuse s'étendit, formant des lignes arrondies, des formes géométriques et des runes. Jusqu'ici, Léo n'aurait jamais deviné de quoi il s'agissait, mais le nouveau savoir qui coulait dans ses veines grâce à Fahdonkrah lui donna la réponse : Un cercle magique. Et au vue de sa forme, il s'agissait d'une chose que même l'esprit de Fahdonkrah croyait jusqu'ici impossible.
Une porte du Rouedad Majik.
- Je ne voulais pas en arriver là, mais il est temps de remettre les pendules à l'heure !Le cercle était complété. Les traits bleuâtres troquèrent leur couleur contre un rouge rubis. Une faille déchira l'espace à cette endroit précis. Une fissure apparu au beau milieu des airs. Un souffle s'en dégagea. Impossible de ne pas le sentir. Il était froid, comme de la glace à l'était de gaz, traversant chaque fibre du corps de Léo, lui distillant la peur et la terreur à son contact. Un souffle de mort. Léo savait ce qui allait sortir de cette faille. Et il savait que si le laissait sortir, alors l'Académie n'avait plus aucun avenir. Un démon d'Erewent. Une goutte de sueur perla sur la tempe du jeune roux, terrifié. Ce qui se trouvait derrière cette fissure possédait un pouvoir magique bien au-delà de ce qu'il était possible d'imaginer. La faille était à peine ouverte qu'il la ressentait depuis sa position, alors qu'elle se trouvait à plus de dix mètres de lui. Ce qui en sortirait ne laisse aucun doute qu'il s'agira d'un monstre que personne ne serait capable d'arrêter. Léo devait à tout prix l'empêcher de passer cette faille. Il se tritura les méninges, cherchant le moindre indice, la moindre petite chose qui lui permettrait d'agir et de faire quelque-chose. Tentative vouée à l'échec. Ce n'est que lorsqu'il arrêta les fouilles que la vérité lui éclata au visage, comme si une voix la lui dictait dans sa tête. En fait, il y avait réellement une voix qui lui parlait dans sa tête. Dure, grave. La voix d'un dragon.
« De touts temps, Sharaks, Golems, Dragons et Hippogriffes ont étés considérés comme les "Gardiens" de la Terre. Maitres absolus de leurs éléments, ils ont reçu un pouvoir légendaire utilisable en cas de nécessité absolue : Le verrou. »A la simple entente de ce mot, c'est comme si les souvenirs de Léo étaient revenus, enfouis dans les plus profonds recoins de sa mémoire, et pourtant c'est comme si il l'avait toujours su. En tout cas, ce "verrou" était sa seule chance d'empêcher se démon de sortir de son monde. La faille s'était déjà bien trop écartée. Léo ferma les yeux, fit le vide total de son esprit et en parallèle au sorcier noir, il plaça sa main devant lui. Il se concentra un long moment. Pour lui, ce fut comme une éternité qui s'était déjà écoulée. Un bruit sonore fit écho de nul part, fort. Un déclic au son grave, comme une clé que l'on venait de tourner. Le verrou était en place. La faille se referma lentement. Avant de disparaitre complètement, un cri s'éleva. Puissant et terrifiant. La créature qui devait se trouver derrière devait dépasser toute l'imagination possible, bien plus monstrueuse. Léo fut soulager que le verrou ait marché. Si ça n'avait pas été le cas, qui sait ce qu'il aurait pu advenir. Le mage noir cria à nouveau. Comment ?! Comment se gamin avait-il fait pour bloquer sa magie ?! Comment avait-il pu refermer une porte du Rouedad Majik aussi facilement ?! Alors qu'il lui avait fallu des années et des années rien que pour apprendre son existence, sans parler de la quantité de recherches astronomiques pour trouver le moyen d'ouvrir l'une d'entre elles ! Il s'apprêtait à insulter ce gamin de tout les noms, mais il n'en eu pas le temps. Le gamin en question se trouvait déjà devant lui.
- C'est fini, mage.Alors que le sorcier noir s'attendait à un souffle de flamme, ou une quelconque attaque du genre, tout ce qui l'attendit fut le dos d'une main placée contre sa nuque avec force, suffisamment pour le faire s'évanouir dans le seconde qui avait suivi. Léo attrapa le corps inanimé par le col de son manteau avant qu'il ne se ramasse contre le sol. Il vola alors lentement jusqu'aux professeurs, épuisé d'avoir utilisé autant de magie d'un seul coup pour placer le Verrou. Il ne savait pas d'ailleurs d'où lui venait ce pouvoir, si il serait capable de le réutiliser, mais il fut content qu'il soit là au bon moment. Il déposa le mage assommé devant les professeurs, ébahis, avant de s'expliquer.
- Il ne mérite pas de vivre, mais j'ai pensé que vous voudriez lui soutirer des informations, dit-il simplement, sans l'ombre d'une émotion.
Les professeurs acquiescèrent bêtement, ne comprenant pas vraiment ce qu'il venait de se produire, et ils étaient soucieux de l'état de Zajolah.
- Elle n'est pas en danger, mais il faut l'emmener voir un médecin au plus vite.La professeur de vol chevaucha son balai et partit chercher l'infirmière dans l'Académie. Léo, lui, se dirigea vers une colonne pas très loin des autres professeurs et s'affala contre elle, épuisé. Ses ailes le gênait.