29 Août 2011
Nous voici trois jours avant la rentrée, avec un chaleureux soleil qui berce de ses rayons le charmant village de Beaux-Balais. Celui-ci, depuis une semaine déjà était très animé. C’était le point de ralliement des jeunes sorciers et des plus grands qui venaient faire leurs courses ou compléter leur matériel avant leur rentrée à la grande école de magie se trouvant non loin : Élément Académie.
En cette fin d’après-midi, l’agitation se calmait et chacun vaquait à ses occupations, retournant dans son chez soi pour savourer ses derniers instants avec sa famille. Tandis qu’un groupe impressionnant d’amis s’arrêtaient s’acheter une petite friandise avant de remonter le village, une jeune femme élégante allait en sens inverse. Elle marchait d’un pas léger et dansant. Zajolah, vêtue d’une grande et voluptueuse robe à teintes vertes pastels, profitait de cette fin de journée.
Dans quelques jours une nouvelle page de sa vie allait s’ouvrir. Elle allait enseigner dans une –LA – plus grande école de magie. Sa licorne, restée dans un pré non loin, se reposait et l’attendait en compagnie de ses bagages. Fin prête pour emménager dans sa future vie, elle avait décidé de faire quelques derniers achats afin d’être parfaitement optimale. Choisissant le village de Beaux-Balais, dernière – ou première, cela dépends des points de vue – zone d’habitation près du domaine pédagogique.
Ses pas la guidaient sur les pavés, ses sens en éveil, Zajolah se mouvait aisément, évitant les jeunes élèves enthousiasmes de voire une nouvelle année s’annoncée devant eux, respirant la douce odeur du pain chaud lorsqu’elle passa devant la boulangerie… Mais elle s’arrêta seulement devant une ancienne enseigne : celle du libraire.
Bien qu’il fût impossible de s’en apercevoir au premier abord, il était un fait que la jeune femme était aveugle et que le royaume des livres pouvait lui paraître n’être pas le plus adapté. Mais la musicienne avait plus d’un tour dans son sac …
Sa baguette sortie, Zajolah tapota légèrement la poignée de la boutique qui par le domptage de l’air s’ouvrit et invita la sorcière à entrer dans ce domaine où les manuscrits sont rois.
A peine eut elle franchit le seuil qu’une toute autre atmosphère s’offrit à elle. Des livres rangés sur des étagères bancales mais ouvragées, un léger rayon de soleil provenant de l’unique petite fenêtre qui atteignait son visage, des feuilles qui se froissent… Ce qui renforçait ce côté paisible c’était que le calme régnait en ce lieu, tranchant avec l’extérieur. Un silence respectueux embaumait cet espace.
Pourtant, Zajolah savait parfaitement qu’il y avait plusieurs passionnés qui y siégeaient. Elle entendait quelqu’un qui feuilletait un livre avec délicatesse, une autre qui parcourait les étroits rayons, une autre portait une pile de livre impressionnante en continuant d’y entasser d’autres vies de papier, une autre qui pianotait de ses doigts le comptoir impatiemment ce qui expliquait pourquoi le libraire s’était absenter dans l’arrière-boutique. Bref, la présence au milieu de ces bijoux de papier était bien et réelle et rien n’était étonnant : cette librairie avait une belle réputation et les allers et venus étaient fréquents.
Pour l’heure Zajolah s’y sentait bien : décidemment, cette ambiance l’envoutait. Et elle en profitait, souriant, alors que ses doigts commençaient à effleurer la couverture travaillée d’un vieux livre.